Numéro |
Cahiers de l'ASEES
Volume 5, Numéro 1, 2000
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Page(s) | 17 - 22 | |
DOI | https://doi.org/10.1051/asees/20000501017 | |
Publié en ligne | 30 septembre 2010 |
Lave-endoscopes et désinfection des endoscopes à l'hôpital. Un exempte de dysfonctionnement
Automated endoscope washing machines and endoscope decontamination procedures in hospitals. An exemple of technical fault
1
Unité de Bactériologie Préventive (Service de Bactériologie, Professeur A. Philippon)
2
Service d'Endoscopie Digestive
3
Comité Local de Lutte contre l'Infection Nosocomiale, CHU Cochin-Saint Vincent de Paul-La Roche Guyon 24, rue du Faubourg Saint-Jacques, 75014 Paris
4
Laboratoire de Microbiologie, Faculté de Pharmacie 4, avenue de l'Observatoire, 75006 Paris
L'endoscopie, tant interventionnelle qu'exploratrice, est en plein essor. Les endoscopes souples sont de plus en plus utilisés dans le diagnostic et le traitement de nombreuses affections. Ainsi, 1 300 endoscopies sont effectuées par mois à Cochin (hôpital de 1 027 lits).
Au cours de ces examens endoscopiques, nul n'est à l'abri d'un problème infectieux (infections nosocomiales post-endoscopiques). Afin de prévenir ces risques infectieux, la circulaire de la D.G.S./D.H. n° 236 du 2 avril1996, fixe les règles de la désinfection manuelle des endoscopes souples. Celle-ci comprend cinq étapes : le traitement préliminaire, le rinçage, la désinfection proprement dite (glutaraldéhyde à 2% pendant 20 minutes), le rinçage terminal et le stockage. Ces procédures peuvent également être automatisées. Le traitement manuel est long, pénible et présente un risque d'exposition aux aldéhydes pour le personnel. De plus, il est rarement correctement suivi, ce qui conduit à un échec de la procédure et à l'augmentation du risque infectieux. Seule l'automatisation de la désinfection des endoscopes par des lave-endoscopes permet d'augmenter la fiabilité, la traçabilité, la reproductibilité des traitements et d'améliorer la qualité de la désinfection. Malheureusement, des dysfonctionnements des lave-endoscopes ont été observés. Par exemple en novembre 1998, une panne sur le circuit de détergent du lave-endoscope du service d'endoscopie digestive de l'hôpital Cochin a été constatée. Cette panne a eu pour conséquences : (1) la convocation de 69 patients, pour dépistage gratuit (par sérologies) des hépatites B et C et du VIH, (2) la contamination du lave-endoscope défectueux par une souche de Pseudo-monas aeruginosa, (3) un surcoût pour l'hôpital.
Les dysfonctionnements de ces lave-endoscopes doivent être évités : en renforçant les procédures écrites et les contrôles, en modifiant la conception de ces machines et en définissant une méthodologie pour le bon fonctionnement et l'efficacité microbiologique de ces laveurs. Enfin, il faut privilégier l'achat d'endoscopes stérilisables.
Abstract
Therapeutic and diagnosis endoscopie procedures are becoming increasingly common. The use of flexible fiberoptic endoscopes for the diagnosis and management of a variety of pathogenic conditions is increasing. Fore example, at Cochin Hospital, a 1,027 bed hospital, 1,300 endoscopie procedures are carried out each month.
infections may be transmitted during endoscopic procedures, it is important to minimise this risk. On April 1996, the D.G.S. / D.H. issued a recommendation (n° 236) providing guidelines for disinfection of endoscopes, to limit the risks of transmission. It describes a five-step decontamination process; (i) brushing, (ii) cleaning with water and detergent, (iii) disinfection with 2 % glutaraldehyde, (iv) a final rinse with filtered water and (v) storage. These decontamination procedures may be automa-ted. The manual process is laborious and time-consuming and has the disadvantage of exposing staff fo aldehyde disinfectant. It also tends to be inefficient because it is rarely strictly followed, leading to greater risks of infection. Automated endoscope Washing machines make it possible to increase reliability and reproducibility, making decontamination more efficient. Unfortunately, technical faults have been observed. For instance, on March 1998, an automated washing machine broke down in the digestive endoscopy unit of our hospital. The consequences of this problem were: the recall of 69 patients for hepatitis B, C and HIV tests, contamination of the automated washing machine by a Pseu-domonas aeruginosa strain and added expense for the hospital.
Technical faults of automated endoscope washing machines should be prevented. The procedures and tests should be better described and the conception of these machines changed, with the definition of methods ensuring the correct functioning and microbiological efficacy of these machines. Finaly, sterilisable flexible endoscopes should be used if possible.
© ASEES 2000